Mort de Jimmy Cliff à 81 ans : le reggae pleure un géant, le monde se souvient Strasbourg / Kingston – 24 novembre 2025


25 novembre 2025 - 64 vues

Légende du reggae, pionnier de l’exportation de la musique jamaïcaine dans le monde entier, Jimmy Cliff s’est éteint à l’âge de 81 ans. Sa disparition a été annoncée ce lundi 24 novembre par sa famille : l’artiste est décédé des suites d’une crise convulsive suivie d’une pneumonie.

Un parcours d’icône mondiale

Né James Chambers en Jamaïque, Cliff a marqué les années 1960 et 1970 en traçant les contours d’un reggae universel. Ses tubes — « Many Rivers to Cross », « You Can Get It If You Really Want », « Wonderful World, Beautiful People » — ont résonné aux quatre coins du globe. Son rôle dans le film mythique The Harder They Come (1972), aujourd’hui classique du cinéma jamaïcain, a contribué à exporter les messages de justice, de résilience et de dignité portés par sa musique.

Plus tard, c’est avec des chansons comme « Reggae Night » ou la reprise de « I Can See Clearly Now » qu’il conquiert de nouveaux publics, traversant les frontières de générations et de continents.

Récompensé par deux Grammy Awards, intronisé au Rock and Roll Hall of Fame en 2010 et honoré de l’Ordre du Mérite jamaïcain, Cliff laisse derrière lui une carrière longue de plus de six décennies.

« Reggae Night avait un côté Club Med… » : le souvenir de Bernard Lavilliers

Parmi les innombrables hommages qui affluent depuis l’annonce de sa mort, celui de l’artiste français Bernard Lavilliers — ami de longue date de Jimmy Cliff — retient l’attention. À la fois complice et admirateur, Lavilliers s’est souvenu de leur collaboration pour le tube Melody Tempo Harmony (1995), et évoque le style festif de “Reggae Night” avec une touche d’humour et d’émotion :

« Reggae Night, ce n’est pas ce que je préfère, mais ça a marché très fort […] Ça a un côté Club Med quand même. Je lui avais dit. Il m’avait répondu : ‘il faut bien que je gagne ma vie !’ (rires). »

Cette phrase, teintée de malice, rappelle néanmoins la réalité de l’artiste : un créateur conscient de son art mais vivant aussi des réalités économiques, capable de naviguer entre convictions et nécessité — un équilibre difficile, souvent critiqué, mais qui montre la complexité d’un homme de scène, profondément humain, attaché au plaisir comme à la survie.

Un héritage universel

La disparition de Jimmy Cliff suscite une vague d’hommages à travers le monde : Jamaïque, Europe, Afrique, Amériques… chacun se remémore ses mélodies, son message d’espoir, sa voix de conscience et d’unité. Le Premier ministre jamaïcain, entre autres, a salué un « géant culturel » dont la musique a « porté le cœur de la nation à travers le monde ».

Pour les amateurs de reggae, pour les jeunes générations de mélomanes, pour tous ceux qui croient à la musique comme vecteur de paix, de justice et de solidarité — Jimmy Cliff n’est plus, mais son message perdure. Ses chansons continueront de traverser les mers, de traverser les cœurs.

Que cette pluie d’hommages permette de célébrer non seulement l’artiste, mais aussi l’homme : généreux, engagé, passionné — un véritable pont entre les cultures, un pionnier de l’universalité.

Repose en paix, Jimmy Cliff. Ton héritage musical et spirituel vivra pour toujours.

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Pour la  Radio Ylla - Alpha BAH

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