Un soir d’été à Évreux, dans une cour de quartier poussiéreuse, deux garçons disputent une partie acharnée. Le ballon est cabossé, rafistolé avec du scotch, mais peu importe : pour eux, c’est la finale de Ligue des champions. Ousmane, petit, timide, le pied gauche déjà magique, dribble tous les grands. À ses côtés, un autre gamin l’encourage, lève les bras, lui crie « Vas-y, frappe ! ». Ce gamin, c’est Moustapha Diatta. Et depuis ce jour, rien n’a changé : l’un brille sur le terrain, l’autre l’accompagne dans l’ombre.
Les racines d’une fraternité
Ousmane et Moustapha grandissent ensemble dans un environnement modeste, où l’amitié est un refuge face aux galères du quotidien. Les deux partagent tout : les bancs d’école, les sandwichs de la récré, les trajets interminables en car pour rejoindre un terrain d’entraînement.
Quand les autres doutent du frêle garçon qu’était Ousmane, Moustapha, lui, n’a jamais cessé d’y croire. « Il a quelque chose, vous verrez », répétait-il déjà à ceux qui se moquaient.
Des chemins différents, mais parallèles
Ousmane entame une ascension fulgurante : Rennes, Dortmund, Barcelone, puis le PSG. Moustapha, lui, reste loin des projecteurs. Mais leur complicité ne s’effrite pas. Au contraire : plus la lumière est forte sur Ousmane, plus Moustapha devient ce repère discret, ce bouclier amical contre la pression et les faux-semblants.
Pour Ousmane, Moustapha est plus qu’un ami : un frère, un confident, celui qui se souvient de tout, même des débuts difficiles.
Paris, 2025 : un Ballon d’Or partagé
Le 27 octobre 2025, sous les lustres du Théâtre du Châtelet, Ousmane soulève le Ballon d’Or. Mais avant même de savourer son triomphe, il cite Moustapha Diatta devant le monde entier. L’émotion est palpable : derrière la star consacrée, c’est l’enfant d’Évreux qui remercie son frère d’avoir marché à ses côtés, hier dans la poussière, aujourd’hui dans la gloire.
En sortant de scène, Dembélé lâche ces mots simples mais puissants :
« Le football m’a donné un Ballon d’Or, mais Moustapha m’a donné une vie entière d’amitié. Sans lui, je ne serais pas là. »
Pour la Radio Ylla - Alpha BAH